Bras-d’Eau : un projet de compostage fait l’objet d’une demande d’EIA
Par
Patrick Hilbert
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Patrick Hilbert
Un projet de compostage de déchets verts, porté par Soil Plus Ltd à Bras-d’Eau, fait l’objet d’une demande d’EIA. L’installation prévoit de transformer des déchets biodégradables en compost destiné à l’agriculture, à l’aménagement paysager et à la restauration des sols.
Un projet d’économie circulaire porté par Soil Plus Ltd a fait l’objet d’une demande d’Environmental Impact Assessment (EIA) soumise au ministère de l’Environnement la semaine dernière. Il prévoit la mise en place d’une installation de compostage de déchets verts à Bras-d’Eau, dans le district de Flacq. L’installation vise à transformer des déchets biodégradables, notamment « les déchets de jardin, les restes alimentaires, les résidus agricoles et les déchets animaux, en compost riche en nutriments destiné à l’agriculture, à l’aménagement paysager et à la restauration des sols ».
Le terrain retenu pour le projet couvre une superficie totale de 8 347 m². Il appartient à Jads Harvesting Limited et a été loué à Soil Plus Ltd pour l’implantation de l’installation de compostage. Le site est situé à proximité du parc naturel de Bras-d’Eau et est accessible via la route B15, puis par des chemins non asphaltés. Actuellement, Soil Plus Ltd y mène une activité de production d’enrichissement de terre végétale à petite échelle.
L’installation projetée comprendra « huit plateformes en béton, un bâtiment de mélange et d’emballage, une zone de bureaux, des infrastructures de drainage ainsi que trois bassins de rétention avec des dispositifs d’infiltration pour la gestion des eaux pluviales ». Le taux de couverture du terrain est prévu à 32,5 %. Le site disposera également d’une aire de stationnement pour cinq véhicules et de drains reliant chaque plateforme aux bassins de rétention.
Les opérations seront partiellement mécanisées. Le rapport précise que des équipements tels que « des concasseurs, des mélangeurs, des équipements d’extraction d’eau et des machines de criblage » seront utilisés afin d’assurer une qualité homogène des produits. La capacité de production annuelle de l’installation est estimée à environ 5 500 tonnes.
Les matières premières proviendront de diverses sources à travers l’île, notamment des sites de construction, des clubs équestres, des sucreries, des pépinières, des fermes avicoles, des marchés de légumes et des jardins hôteliers. Le projet prévoit la fabrication de plusieurs produits, dont du paillis, du compost vert, de la terre végétale enrichie, du compost de fumier de cheval, l’Ecogrow Plus, un substrat pour semis et un amendement pour pelouse.
Le procédé de compostage se fera de manière rotative selon la demande. « La production des différents produits de compost n’aura pas lieu simultanément, mais sur une base rotative », indique le rapport. Les matières premières seront réceptionnées et stockées sur des plateformes en béton imperméables afin de prévenir toute contamination du sol. Les déchets verts seront broyés, tandis que les fumiers seront prétraités conformément à la norme nationale MS 196:2018. Le fumier de cheval sera stabilisé pendant « 45 à 60 jours » et le fumier de volaille pendant « 60 à 90 jours » avant leur utilisation.
L’évaluation environnementale a identifié plusieurs impacts potentiels liés aux phases de construction, d’exploitation et de démantèlement, notamment « les émissions d’odeurs, la percolation des lixiviats, les déchets solides, le bruit et les risques pour la santé et la sécurité au travail ». Toutefois, le rapport souligne que ces impacts sont « de courte durée, localisés et facilement atténuables » grâce à des mesures telles que le drainage approprié du site, la couverture des matières premières en cas de pluie, l’utilisation d’équipements de protection individuelle et l’entretien régulier des machines.
Sur le plan socio-économique, le projet devrait générer des emplois, réduire la pression sur les décharges et « soutenir l’agriculture durable par l’amélioration de la santé des sols ». Il est également présenté comme contribuant à « la promotion du recyclage des déchets organiques » et au renforcement des pratiques environnementales responsables. Le rapport conclut que le projet est aligné sur « les objectifs nationaux d’économie circulaire, d’utilisation durable des ressources et de résilience climatique ».