Marché de l’emploi : ces programmes qui améliorent l’employabilité de jeunes chômeurs
Par
Leena Gooraya-Poligadoo
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Leena Gooraya-Poligadoo
Expérience requise. Un critère qu’exigent nombre d’entreprises quand elles recrutent. D’où les nombreuses initiatives d’organismes parapublics d’accorder des stages ou de former des jeunes en vue de les rendre employables, à l’instar du HRDC, qui débute le mois prochain une série de formations.
Tous les spécialistes de l’emploi sont unanimes : les stages et formations sont essentiels, de nos jours, pour qu’un jeune chômeur gagne en maturité, soit mieux rodé aux réalités du monde du travail et, en conséquence, puisse décroche un emploi. « Une entreprise recrute en se basant sur trois critères : la compétence qu’elle soit académique ou technique, l’attitude du candidat et l’expérience qu’il possède », fait ressortir Roland Dubois, responsable du Youth Employment Programme (YEP). C’est la raison pour laquelle, estime Joël Cleopatre, Communication Executive chez Adecco Mauritius, les jeunes doivent privilégier les stages en entreprise pour acquérir de l’expérience. « Les stages ou autres apprentissages – même s’ils ne sont pas rémunérés – sont des opportunités pour les jeunes d’avoir une immersion dans le monde du travail et de pouvoir mettre en pratique les formations. Bien sûr, les jeunes doivent favoriser l’expérience en lien avec leur formation », soutient notre interlocuteur.
Pour Anibal Martinez, fondateur de CareerHub.mu, il est nécessaire pour les jeunes de développer les compétences transversales (« soft skills ») s’ils veulent améliorer leur employabilité. Et celles-ci ne s’acquièrent pas forcément en milieu académique. « Aujourd’hui, les employeurs demandent surtout des compétences transversales qui sont les plus difficiles à enseigner. Les employeurs sont devenus très pragmatiques et valorisent de moins en moins les diplômes et de plus en plus les aptitudes, les compétences fonctionnelles et humaines, ce qui permet à un jeune d’être opérationnel dès son embauche », explique-t-il. Il est donc nécessaire, avance Anibal Martinez, de sensibiliser les étudiants à l’importance des « soft skills », qui comprennent à la fois la communication, le leadership, l’écoute, entre autres.
À Maurice, plusieurs programmes ont été mis sur pied pour rendre les jeunes chômeurs employables. Il y a notamment le YEP. Comment ces programmes profitent-ils aux jeunes ? Roland Dubois explique que « ces placements en entreprise donnent des outils aux jeunes en vue de les rendre compétents et performants. D’ailleurs, certains de ces jeunes bénéficient même de formations internes ou externes de la part de ces entreprises ». Il estime par ailleurs que le YEP porte ses fruits dans la mesure où plus de 50 % des jeunes placés – environ 17 000 jeunes entre janvier 2013 à ce jour – ont pu trouver un emploi.
Au niveau de la Financial Services Commission, depuis 2008 à ce jour, on a accordé des stages de formation à 115 jeunes sous le Young Graduate Development Programme. Pour l’année 2016-2017, la commission a reçu plus de 400 candidatures sous ce programme. La procédure de sélection est en cours.
Du côté du Human Resource Development Council, on proposera, à partir de novembre, des formations et des stages pour les sans-emploi pour les métiers en forte demande, soit dans le tourisme (serveur, barman, etc.), les Tic (Telemarketing Agent, etc.) et la construction (maçon, charpentier, etc.). Cette initiative, baptisée le National Skills Development Programme, est l’une des mesures annoncées par le gouvernement dans le Budget 2016-2017 pour la formation de quelque 4 000 jeunes. À eux d’en profiter !
En ligne avec le Ready to Work Programme, Barclays a signé un protocole d’accord avec Charles Telfair Institute (CTI), l’objectif étant d’élargir les perspectives d’emplois des étudiants en leur donnant l’opportunité de faire des stages au sein de la banque. La signature de cet accord a eu lieu mardi au CTI.
C’est la troisième institution d’enseignement supérieur à signer un accord avec Barclays, après l’Université de Maurice et Middlesex University. À travers cet accord, le CTI est appelé à envoyer les étudiants dans les filières de la finance à Barclays Maurice chaque année pour acquérir des compétences qui ne sont pas offertes au niveau académique. L’idée est de préparer les étudiants non seulement académiquement, mais aussi leur inculquer les valeurs et les compétences dont ils auront besoin lorsqu’ils seront sur le marché de l’emploi, après avoir eu les diplômes. La première session a été animée par Junaid Allie, Head of HR Barclays Africa. Ce dernier a mis l’accent sur le secteur banquier comme une perspective d’emploi. « Après les études universitaires, un jeune travaille dans cinq entreprises en moyenne avant de trouver l’emploi idéal à l’âge de 35 ans. Ainsi, il a déjà acquis plusieurs compétences dans divers secteurs », a-t-il expliqué devant une audience comprenant une centaine d’étudiants de la CTI.
Jeremy Charoux, Business Development Director de Charles Telfair Institute, se dit heureux de cet accord qui donnera aux étudiants l’accès non seulement à des stages, mais aussi à la possibilité de travailler sur des projets du secteur. « CTI met l’accent sur le travail d’apprentissage intégré ou ce que nous appelons WIL (Work Integrated Learning). Notre but est de faire en sorte que nos étudiants soient prêts pour intégrer le monde du travail dès l’obtention de leur diplôme », a-t-il déclaré.